mercredi 3 février 2010

Voyage en Colombie V -LES AVENTURIERS DE LA CITE PERDUE

La Ciudad Perdida
Mercredi 27/01 il est 8h30, nous, on est à l'heure ....
Départ en Jeep vers 9h, 1h sur la route, je suis à côté du
chauffeur...il n'arrête pas de bailler !
Puis on attaque la piste, ça me rappelle la Rep Dom, encore 1bonne
heure de tape-cul, on prend un léger repas froid et on démarre. Ça
monte très raide, il fait une chaleur humide, on transpire à grosses
gouttes, soudain le guide annonce : baignade ! Taganga
Je ne suis pas la dernière!
Pourtant il faut repartir, les arrêts sont assez fréquents, on mange
des oranges, de la pastèque, le paysage est très beau, une nature
exubérante et sauvage, et quelques petits lopins cultivés, plantains,
yuca, arbres fruitiers, on les remarque à peine, là où vit une
famille indigène.
On arrive au campement avant la nuit, le temps de se doucher, de faire
(un peu) la lessive, on dîne assez tôt, on discute à la lueur des
chandelles...puis vient l'épreuve du hamac!!!
Je me tortille comme une chenille au bout d'une feuille, ou une goutte
d'eau au bord d'un toit !
Une fois qu' on est comme une larve dans son cocon, le plus dur c'est
de ne pas chavirer !
A la fin de la nuit, je maitrise la situation, je serais bien restée 3
hs de plus !
Le petit déj. est copieux, on traîne un peu, certains vont visiter
une petite fabrique de cocaïne, le prétexte étant que c'est
"dissuasif et pédagogique ", nous, on reste au campement.
On part vers 10h, on marche 4h entrecoupées d'une agréable baignade
et d'une visite aux indiens kogis. Les femmes portent des robes
blanches (enfin presque! ), et les hommes sont vêtus d'une tunique et
d' un pantalon blancs et de bottes. C' est une société matriarcale.
J'offre à la grand- mère une carte postale de l' Ile d'Yeu, ça a
l'air de lui plaire car elle pose avec pour la photo!
En général, ils ne sont pas hostiles (les guides leur laissent
toujours de menus présents), mais ils semblent plutôt indifférents.
On arrive au campement quand il commence à pleuvoir, il pleut tout
l'après-midi. On s'occupe en jouant au cartes et en rigolant avec
notre guide, El Indio, et Claudia une jeune colombienne qui tenait
absolument à faire ce trek. Elle est assez inquiète de ce qui
l'attend et à juste titre, car nous sommes 16, une grosse majorité d'
anglophones, et, bien qu'ils parlent tous un peu espagnol, aucun d'
eux n'essayera de communiquer avec elle pendant 6 jours!
Heureusement, Alain et moi l'avons adoptée, et, comme nous aussi ils
nous laissent un peu à l'écart (du fait de notre âge avancé !) on
forme un petit groupe avec elle et le guide... Et aussi un jeune gars
de Boston, Dennis, qui parle espagnol.
Cette nuit-là on dort dans des lits plutôt confortables.
Le lendemain, il ne pleut plus et heureusement, car la marche est
difficile. On commence par longer une paroi rocheuse, parfois
escalader un peu, puis on traverse 8 ou 9 fois la rivière, les deux
gars devant moi parlent comme Harrison Ford, j'ai l'impression de
vivre un film d'Indiana Jones en version originale :
ADVENTURE IN THE LOST CITY
Les bananiers et les héliconias sont grands comme des arbres et les
arbres ont des troncs gigantesques à l' assaut desquels se lancent les
philodendrons et autres plantes "vertes".
Au bout de 6h30 de marche on arrive au pied de la Ciudad Perdida, il
nous reste plus de 1200 marches à monter!
C 'était la capitale des indiens Tayronas et plus de 1500 personnes
pouvaient y vivre, elle n'a jamais été découverte par les espagnols,
mais malheureusement par les huaqueros( pilleurs de tombes ). Pour les
archéologues qui l' étudient depuis les années 70, il ne restait que
peu d'objets qui se trouvent au Musée de l'or de Bogota. Les Tayronas
étaient d'excellents architectes, les terrasses sont en très bon
état et ils se vantaient de ne pas se salir les pieds, même quand il
pleuvait. Ils ont été décimés par les maladies à l'arrivée des
espagnols, on estime que la Cité Perdue a été édifiée entre 500 et
700 après JC. Les Kogis seraient leurs descendants.
Voilà pour le cours d' histoire, je continue mon récit.
Avant d' attaquer les marches, on va se régénérer à la fontaine de
jouvence.
Pour régénérer, ça régénère !
L'eau est glaciale, on en ressort les traits tirés comme après un
lifting, j'ai perdu au moins dix ans, malheureusement je glisse sur
les rochers, j'en récupère 15 d'un seul coup et en prime..... un bleu
au derrière!
Donc, on se tape nos 1200 marches et on s'installe tant bien que mal
au 2 ème étage d'une cabane branlante.
Le 1er est occupé par un autre groupe assez sympa, un de leurs guides
improvise un concert. Il y a beaucoup de solidarité entre les guides
de compagnies différentes, il mettent par exemple la cuisine en commun.
El Indio, notre guide nous raconte qu' un jeune guide un peu
inexpérimenté a, un jour, cédé aux demandes d'un groupe et leur a
fait une infusion de "borrachero" (enivreur). Ça a viré à l'orgie !!!
Ils se sont déshabillés, ont dansé sur les tables etc... En rentrant
ils sont allés se plaindre à l'agence !
Je ne vous dirai pas le nom botanique de cet arbuste, d' autant qu'on
en trouve au Grand Blottereau !
Sachez seulement qu'on en extrait la scopolamine, une drogue
extrêmement dangereuse qui anihile toute volonté chez le sujet qui en
prend.
Le lendemain matin, comme la cabane est toujours debout, on part
visiter la Ciudad Perdida, séance photos et on prend le chemin du
retour.
Ce n'est pas de la tarte!
Les marches sont glissantes, heureusement les assistants nous ont
taillé des bâtons, on retraverse la rivière 8 fois et on regrimpe le
long de la falaise, c'était encore plus difficile qu' à l'aller !
On attend avec impatience l' arrivée de la lune car, ce soir elle est
pleine!
On n'est pas déçus, le spectacle est magnifique, aucune pollution
lumineuse, c'est de toute beauté.
On passe un très bonne soirée avec Claudia, El Indio et le gardien du
campement qui aime bien voir du monde. Au matin les Kogis passent
prendre un café.
La 5 ème étape est plus facile, on marche un peu moins de 4 hrs. Le
groupe s'est scindé en 2, la moitié ont décidé de faire en une fois
les deux dernières étapes, nous, on a préfèré aller plus pépère
( si on peut dire! ).... et surtout, on n'allait pas louper une autre
nuit en hamac!
Pas de bol, ce sont les moins sympas qui restent!
Après le déjeuner, on va tous se baigner à la cascade. 10 mns, a
dit l' Indio, mon œil !
Ça descend tellement raide qu'on doit s'accrocher à une corde....va
falloir remonter!
Bon, on ne va pas bouder, la baignade est très agréable, et la
remontée, pas si difficile.
Le soir, la lune est un gros disque orangé, encore plus belle que la
veille.
On retrouve nos hamacs, on s'emberlificote, le grand escogriffe
anglais se retrouve même par terre pendant la nuit!
Allez, courage, c'est la dernière étape, une promenade de santé !
Ça commence par une grimpette qui n'en finit pas, puis une descente
infernale, je ne me rappelais pas avoir monté tout ça à l'aller !
Puis ça grimpe encore... et ça descend encore, plusieurs fois, et,
enfin, nous voici à Machete Pelao, le terme de notre randonnée. On
déjeune en attendant la Jeep pourrie qui doit nous ramener à Santa
Marta. On démarre, les plus grands devant car, à l'arrière, ils
doivent toujours courber la tête !
Au bout d' 1/4 d' heure, on tombe en panne ....d' essence !
1/2h plus tard, on redémarre, le chauffeur est plutôt doué sur la
piste, mais, dès qu' on est sur la route il s'endort et nos deux
costauds n'en mènent pas large !
Enfin on arrive (en miettes ! ) à Santa Marta, on récupère les gros
sacs et on se fait conduire à Taganga, un petit village de pêcheurs
(futur) Saint Tropez local. Là, on a bien l'intention de profiter de
quelques jours de repos bien mérité.


petit matin sur la Sierra nevada le retour!

enfants Kogis


La Ciudad Perdida


la cabane de Ciudad Perdida



Les indiens Kogis




de l autre cote c est 89 !


Le depart 1ere nuit en hamac

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