jeudi 4 juin 2009

Bulletin No10

Salut à tous!
Avant de commencer je dois faire amende honorable: ce n'est pas Maryse qui ralait dans les montées, à La Paz, c'est seulement Francis!!!!
Et je dois féliciter Marie-France qui a retrouvé l'auteur de la phrase -mystère ....et c'est...
Ce coquin de Victor Hugo "C'était la saison des vendanges, de la route où nous passions on apercevait, jupes courtes et penchées vers la terre, des cultivatrices dont on voyait surtout la première syllabe."
Et maintenant:
Bulletin No10
La matinée est bien avancée quand on démarre, notre chauffeur s'appelle Grover et nous partageons le 4x4 avec deux mignonnes petites allemandes. On commence par le cimetière des trains. De vieilles locos à vapeur, bien entamées par la rouille au milieu d'un champ de sacs plastiques. Un petit malin a écrit sur une locomotive:
"On recherche un mécanicien...URGENT".
Puis on va visiter un village où les gens vivent du sel qu'ils récoltent sur le Salar. Ils ne risquent pas de voir s'épuiser leur ressource, il y aurait jusqu'à une épaisseur de 500ms, à certains endroits!
Le Salar d'Uyuni est une immense étendue de sel de 250 sur 150kms. Alain et moi sommes déja venus, il y a 5ans. C'était en février, il avait beaucoup plu et le Salar était recouvert de 15cms d'eau. C'était féerique, on était comme en apesanteur!
Aujourd'hui, il est sec...et c'est tout aussi beau. La surface craquelée dessine des figures géometriques, on visite l'ancien hôtel de sel, transformé en musée car il contaminait le salar, puis on va déjeuner à la Isla Pescado ...en forme de poisson, sur laquelle se trouvent des cactus millénaires. On fait des"photos d'illusion"(comme dit Grover) sur notre banquise de sel, on s'attend presque à voir passer des ours blancs! Après le déjeuner on traverse le Salar, le spectacle est exceptionnel et on rejoint la rive où les cultures de quinoa nous jouent une symphonie de couleurs:d u jaune au pourpre en passant par le lie de vin. Au milieu des champs, gambadent de gracieuses et graciles vigognes. On arrive à notre hôtel...de sel. Un hôtel en briques de sel, avec un lit en sel, des meubles en sel et un sol ...en sel....mais à l'orée du Salar pour éviter toute contamination. Tout près de ce village, San Juan del Rosario, se trouve une nécropole préincaique très ancienne(env.2000ans). De grosses roches de lave creuses dont les anciens habitants ont utilisé les cavités pour y déposer leurs morts avec leurs vêtements et des poteries. C'est intéressant, on joue à la chasse aux squelettes, il y a Gédéon(mon préféré), Octave, Alfred, etc....Les lamas paissent tranquillement tout autour. Après la toilette ...à l'eau froide, on attend le dîner, on ne va pas faire long feu, ce soir.
Ce matin 20mars, en me levant, j'avais 60ans.
C'est la première dizaine depuis les 40 qui ne me fait ni chaud, ni froid! Je suis sortie et j'ai contemplé la beauté du monde, ça m'a comblée de joie pour la journée......Tout le trajet a été magnifique, on a longé des lagunes, traversé des déserts de sable, pris des photos de "l'arbre de pierre"
façonné par l'érosion. Il y avait plein de vigognes, des flamants roses et même des ñandus(suris, en quechua), de petites autruches. Mais quand nous sommes arrivés à la "laguna colorada"...elle n'était pas rouge car il n'y avait pas assez de soleil pour les microorganismes qui lui donnent sa couleur. On a quand même fait un grand tour à pied pour photographier les flamants et les lamas(va falloir faire du tri en rentrant!). On loge en dortoir de six dans une petite pension. J'ai apporté, de La Paz, deux bouteilles de vin, je commence par en casser une, l'émotion sans doute!
Heureusement, le guide en avait prévu une autre. Maryse et Francis m'ont offert une grosse boite de chocolats et j'ai apporté des rochers au coco. J'espérais faire la pige à Eric, qui a fêté ses 47ans au Népal à 4600ms, mais on n'est qu'à 4270ms ...Tant pis!
On passe une très bonne soirée, bien arrosée, en chansons!
Avant d'aller nous coucher, Alain et moi allons faire un petit tour dehors, toutes les étoiles sont allumées ...et comme je vois double, ça en fait beaucoup!
Pendant la nuit, j'ai envie de faire pipi, je chausse mes grosses chaussures et je me lance dans le couloir en slip et en t-shirt, ma lampe frontale sur la tête. Les toilettes sont au fond ...ça fait au moins 1km! Elles sont sales, je décide d'aller dans la nature, je fais 4 pas dehors et je reste tétanisée: En face de moi, un gros animal fouille dans les poubelles, il sent ma présence, tourne la tête, un regard métallique me fixe...c'est un puma!
Je me rappelle les instructions du guide, au Népal: face à un tigre, ne pas baisser les yeux!
Je soutiens son regard, un feulement, il se ramasse, prêt à bondir.......Non, pas la nuit du jour de mes soixante ans!
Heureusement......à ce moment-là, je me réveille! Ca devient urgent, je file aux toilettes.
On se lève à 4h30 du matin pour aller voir les geysers, surprise, il a neigé dans la nuit, tout est blanc sous la lune! Les geysers ne sont pas très impressionnants mais toute la zone a une intense activité volcanique, le Commandant Cousteau(soi-même!) est venu explorer le cratère du volcan Licancabur (le plus beau, je l'adore!). Ensuite on va se baigner( Maryse et moi car les autres sont de vraies poules mouillées ....euh, plutot sêches!), dans une source chaude, près d'un lac. Il fait 9 degrés dehors, 35 dans l'eau, le plus dur a été de se déshabiller, après c'était génial, on ne voulait plus sortir! On prend un solide petit déjeuner, on n'est pas au bout de nos surprises, les rochers de Dali sont sous la neige, le Licancabur trône devant la Laguna Verde (qui est verte!)
le spectacle est merveilleux! C'est déja fini, Grover nous abandonne au poste frontière bolivien, on doit lui faire nos adieux, et à nos deux petites allemandes, Janna et Anna. On attend le minibus chilien qui doit venir nous chercher, il fait un froid de canard, on est à 4500ms, on se rhabille chaudement. Quand le minibus arrive enfin, il est plein de touristes qui arrivent de San Pedro de Atacama en débardeurs et en tongs!!!!! Nous sommes à San Pedro vers 13h (midi à l'heure bolivienne)il fait très chaud, on est descendus de 2000ms, il nous faudra encore plus d'1heure pour trouver un hôtel à un prix décent, c'est le week-end et ici c'est un peu St Trop'!!!Après une bonne douche, on a repris figure humaine, on prend nos billets de bus pour Arica demain soir, on ne veut pas trop s'attarder, il y a trop de touristes! Le village de San Pedro de Atacama est très joli, une vraie carte postale, surtout la place de l'église, mais il n'y a que des restos et des boutiques d'artisanat. On a quand même une petite cantine locale et dimanche à presque 13h, on s'étonne que rien ne soit prêt (le riz, même pas cuit!), la patronne nous dit alors"mais il est seulement midi!"les chiliens sont passés la semaine dernière à l'heure d'hiver ...et Grover s'est trompé! On se régale de delicieuses cotelettes d'agneau et on grimpe dans le bus de Toconao pour rejoindre l'oasis du Valle de Jerre. L'oasis est d'une fraîcheur vivifiante, après les vents brulants du désert d'Atacama. Maryse trempe ses pieds et je me baigne( je dois être la seule à aimer l'eau froide!).On parcourt à pied tout le canyon puis on va au village de Toconao pour reprendre le bus....On a une petite soif, on entre dans le même petit resto où nous étions venus il y a 2 ans, il y a tout un groupe, on engage la conversation, une jeune femme, Blanca, nous chante le début de la Marseillaise et on commence à fraterniser! On passe un moment extraordinaire, Nathaniel sort sa guitare, tout le monde entonne l'hymne chilien, la main sur le coeur, nous, on bousille la Marseillaise, je leur chante ma chanson en chinois (disque d'or au Népal ....depuis mon passage!), chacun y va de son couplet et c'est bientôt l'heure de nous quitter. On échange nos e-mails, on promet de s'écrire et ils nous raccompagnent à San Pedro en voiture. Voilà, maintenant ...on va être obligés de revenir! Le soir, après le dîner, on prend un bus de nuit pour Arica et on dort tous les quatre comme des bébés. Je vous garde un dernier bulletin à envoyer de Lima, juste avant le départ!
Bises à tous

Joséphine
Désolée, 2fois la même.....je ne sais pas l'ôter!!!!

Bulletin No 9

Hier soir, vendredi 13 mars, à Copacabana, au bord du lac Titicaca, on a fêté dignement notre arrivée en Bolivie:
C'était"happy hour"on nous a servi à chacun un mojito d'1/2 litre!
Le repas nous a semblé excellent!
En sortant du resto, il y avait de la musique sur la plage, je m'approche, on me fait une place, il y avait un colombien , une brésilienne, un vénézuelien, des péruviens, des boliviens et des français.
Je m'apprêtais à communier en musique avec le monde entier...
J'ai seulement le temps de reprendre un refrain que, au loin, j'entends: "José....phiine!"C'est mon homme des cavernes qui s'est tapé la moitié de mon mojito(donc 3/4 de litre!)et qui a un coup de fatigue!
Je suis rentrée avant qu'il ne vienne m'attraper par les cheveux!
Il a plu toute la nuit, un vrai déluge, il tombait des lamas, des alpagas et des vigognes!
Il est 10h du matin, le 14mars et il pleut encore!
Maryse et Francis sont quand même partis à l'Ile du Soleil, en espèrant que ça se lève. Nous qui l'avons parcourue de long en large..sous le soleil, préférons garder nos souvenirs.

Tout comme la chanson, la Lambada, était à l'origine une création bolivienne, c'est la jolie petite ville bolivienne de Copacabana qui a donné son nom à la plage de Copacabana au Brésil(j'ai connu l'histoire ...mais je l'ai oubliée!)
Ce matin, sous la pluie, de la fenêtre de notre hôtel, elle ressemble à Dieppe en janvier!
On est déçus pour Maryse et Francis à qui nous avons tant vanté l'Ile du Soleil!
D'un autre côté, ils ont trimballé leurs ponchos imperméables depuis l'Equateur, il était temps de les utiliser!
On prend le bus de l'après-midi en direction de La Paz.
Les rives du lac sont magnifiques, il ne pleut plus. On passe de petits villages, les cholas(femmes indigènes) penchées en avant récoltent des fèves ou des pommes de terre, ça me rappelle une phrase dont j'ai oublié l'auteur:
"Dans un champ ,il y avait des cultivatrices dont on ne voyait que la 1ère syllabe!"
joli, non ? Celui ou celle qui retrouvera l'auteur gagnera la considération de 75 personnes !Arrivée à La Paz, sous le soleil, on trouve un hôtel bien situé, on a une vue superbe de notre chambre.
Dimanche matin, on prend un taxi pour descendre dans les beaux quartiers (à La Paz, les beaux quartiers sont tout en bas , à 3000ms on respire mieux!)On fait un tour au Valle de la luna, un paysage étrange(lunaire!), un gars à la tête d'inca vêtu d'un poncho joue de la zampoña perché sur un rocher!
Ensuite, dans les"beaux quartiers", on passe devant un resto japonais(Samurai!)qui propose un "Rodizio de sushis!", association étrange!
Pour 7.5euros, c'est donné! Ca nous change du mélange frites/riz!
En se remplissant la panse on pense très fort à Mathieu et Viviane, chez qui, à Madrid, le dimanche avant de partir, on a passé 3h à confectionner des sushis qu'on a engloutis en 1/4 d'heure!
Pour continuer notre tour du monde, on prend le café au Cafe Beirut(on a hésité entre Beirut et Berlin!)Et, comme on a peur de trop s'habituer, on remonte sur les hauteurs, à 3600ms, là où la vie fourmille et grouille!
On dîne dans un petit resto où on avait nos habitudes. Les serveurs ont changé, la nouvelle est mignonne, dommage qu'une chique de feuilles de coca lui gonfle la joue gauche!
Menu du dîner: filet de boeuf au poivre, super tendre, cuisson idéale, avec pommes de terre à l'ail, le tout arrosé d'un verre de vin!
Bref, une super journée, sous un soleil radieux. De notre chambre, on voit le soir les reflets du soleil couchant sur les montagnes et le matin, on assiste au lever du soleil. La ville est tentaculaire, les maisons s'accrochent partout où elles peuvent. Je n'ai pas de raison objective d'aimer cette ville qui déroute souvent les touristes, mais en arrivant samedi, j'avais l'impression de revenir chez moi!
Le charme de La Paz semble faire effet sur Maryse et Francis, bien qu'ils ralent parfois quand il y a trop de montées!(en fait il n'y a que ça, quand on est optimiste.....on dit que c'est des descentes!)
Lundi, on a fait un tour au marché. Les marchés de La Paz sont un foisonnement de couleurs, les cholas portent un petit chapeau rond, de feutre, qui défie la pesanteur, des jupons superposés de couleur vive, et un châle brodé ou un aguayo (pièce de tissu très colorée)qui leur sert de besace ou de range-bébé. Elles vendent les fromages, le pain, les pommes de terre ou les fleurs et découpent même la viande, il y a toujours un petit enfant avec elles, à qui elles donnent le sein de temps en temps. On déjeune sur place, d'un énorme chorizo(saucisse grillée)qu'on fait glisser avec une salade de fruits au yaourt et au miel! En fin d'après-midi on va au Mirador Killi-Killi prendre des photos du couchant sur l'Illimani(6400ms) qui domine la ville, on est même rentrés à pied!
Mercredi, on est dans le bus de Oruro, l'Altiplano s'étire à perte de vue, un univers immuable parcouru de nuages blancs moutonneux. De loin en loin, une chola tricote en gardant ses moutons et ses lamas, on longe un petit cimetière aux tombes de couleur, de minuscules villages en adobe, parfois une grosse bourgade, la quinoa est en fleurs et des volutes de poussière tournoient dans la plaine. On arrive tôt à Oruro, on dépose nos sacs à la gare, ce soir on doit prendre le train d'Uyuni, but de notre voyage: le Salar .On a 2hrs à perdre alors on va boire une bière, qui nous tourne la tête, puis manger une glace ...qui nous écoeure!
On traine au marché(sur certains stands on vend des foetus de lama, des oiseaux morts! la sorcellerie est très pratiquée, encore, dans le train on aura même droit à la pub d'un guérisseur...à la télé !)
On a pris des places en seconde; en 1ère, il n'y a que des étrangers, tandis que nous partageons notre wagon avec de bo-liviens et de belles-liviennes, en l'occurence d'énormes matrones qui vont à Uyuni vendre leurs marchandises au grand marché du jeudi. Elles arrivent les bras
chargés de gros sacs, les aguayos remplis de tout un bric à brac! On démarre à 19hrs comme prévu, et on n'arrivera qu'avec 1/2h de retard, ce qui est plutôt raisonnable. Il est donc 2h45 du mat. à Uyuni, et, le temps de récuperer nos bagages, on traverse la rue et ..on va récuperer notre nuit à l'hôtel Avenida.

Suite de l'aventure bientot.....